Quand on a des enfants, en plus de tout le reste, on doit se taper les mondanités auxquelles ils ont la chance d’être conviés. En effet, même si MOI pour le goûter d’anniversaire des 5 ans de mon grand j’avais eu le bon goût de n’inviter que les enfants en précisant lourdement que les parents n’étaient pas les bienvenus ce n’est pas franchement la norme.
Pour les anniversaires des potes de ton gosse dans le meilleur des cas toute la famille est invitée ou dans les cas plus sournois tu dois venir avec ton môme mais SANS son petit frère ou sa petite sœur. Ça c’est bien la tuile. En gros si c’est un jour où t’es alone avec tes gosses t’as le choix entre faire garder l’exclue (voilà, voilà) OU dire avec le sourire à ton gosse invité que non, il ira pas à l’anniv de Kevin (j’en ris d’avance rien qu’en imaginant la réaction du dit convié).
Tu te cognes donc non seulement la surveillance de ton gosse en milieu hautement excitant (d’autres gosses, des millions de trucs sucrés en libre service, des ballons) mais aussi les parents…
Alors s’il te plaît, avant d’y aller, ne fais pas comme moi: Entraîne toi au « small talk ».
Tu sais ces petites conversations qui parlent de tout et de rien que tu pratiques souvent dans des coktails, réunions de boulot, cérémonies institutionnelles… Ces petites conversations qui donnent l’air, à celui qui les maîtrise d’être super à l’aise (et super cool), à celui qui galère d’être super empoté (et pas du tout cool).
Quand j’étais en France j’étais persuadée d’être plutôt douée pour ça. J’aimais plutôt bien en plus à l’époque et puis ça faisait aussi parti de mon boulot.
Ah mais quelle naîve j’étais!!! Ici j’ai découvert les maîtres du small talk, que dis-je les maîtres, les dieux. Ici N’IMPORTE QUI est plus fort que le plus à l’aise des à l’aise en small talk français. Je te jure, ils sont hallucinants (je crois bien qu’ils apprennent à faire ça à l’école, non parce que c’est pas dans les gênes).
Par exemple, ils se rappellent de toi, de ton prénom, du prénom de tes gosses, de où t’habites et du problème que t’avais au moment où ils t’ont vu pour la dernière fois (y’a 8 mois pendant 3 minutes).
Cette après-midi là, j’étais arrivée depuis à peu près 45 secondes quand j’ai vu débouler vers moi une nana – complètement inconnue de mon circuit intégré – avec un large sourire qui me dit en substance « Hi Loooooissss, how are you!!!!! Suzie has grown up my god! she is soo cute! Look at these tiny shoes! Is Merlin happy with his new school??? »
Là, devant le regard de limande morte que je lui offre, elle me tend la main avec un sourire (consterné) en me disant « Jenny, mum of Max and Brook ». Je ne vois évidemment PAS DU TOUT qui sont Max et Brook et encore moins Jenny… Au bout de 45 secondes (c’est long, crois moi) j’ai quand même réussi à enlever l’expression de poisson mort de mon visage et à bafouiller un « aï Djéni ». Lamentable.
Elles font des fiches le dimanche après-midi. Je vois que ça.
Ou alors il existe une application sur les téléphones qui scanne la tronche de ton interlocuteur et qui te balance des infos dans l’oreillette. Il me faut ça. Tout de suite.
L’opération se répétera maintes fois dans l’après-midi jusqu’à ce que, à bout de force, j’aille me terrer près des gosses prétextant devoir m’occuper de la petite qui me lançait (en français ouf) des « Parle pas à moi maman! » (sic)… Grand moment de solitude.
Il va sans dire que ma maîtrise très partielle de la langue locale n’arrange pas vraiment les choses.
En revanche, le côté sympa à cette période de l’année c’est que les anniversaires peuvent encore se faire dans le parc. Ça dédramatise un peu le truc si tu parles à personne. Tu peux toujours regarder les feuilles mortes. C’est joli…
Allez, je te laisse, j’en ai un autre aujourd’hui. Je m’en vais réviser mes fiches.
C’est drôle de voir qu’aux Etats Unis, ils se souviennent de ton nom même si tu les as vu que 5 minutes.
J’ai vécu une situation un peu similaire lorsque j’ai bossé chez ma tante, j’ai revu une de ses clientes. Elle me dit: « Hey Florence! How you doing?! How’s life in Paris? ».
Les américains nous surprendrons toujours.
Oui c’est fou! Moi j’y arrive pas du tout… Du coup j’ai toujours l’impression d’être impolie.
Pour le moment j’ai réussi à échapper à la prise d’otage des anniversaires. Il y a bien eu quelques tentatives genre « vous voulez prendre un morceau de gâteau ? » mais à chaque fois chose étrange j’avais un rendez-vous super important….faut dire, je suis carrément pas à l’aise dans ce genre d’événements où je connais personne.
Et le small talk j’en parle même pas, c’est vraiment pas mon truc ! Je me rappelle jamais des prénoms des gens et encore moins de leurs histoires lol!
Va falloir que j’aille faire un tour aux US pour prendre des cours lol
Ben c’est vrai que c’est pas facile… J’imagine qu’on s’y fait (j’espere!!)
Très drôle comme d’habitude ;-) ma pauvre, le genre d’anecdotes bien lourdes, je compatis.
Merci! Non mais ils sont pas lourds… Enfin je crois pas. C’est leur maniere de communiquer. Ça demande un peu d’entraînement! ;)
N’ayant pas la chance de fréquenter des fêtes avec des enfants, j’entends du small talk en permanence dans les coffee shops où je traîne.
J’avoue, je suis coupable aussi parfois, je commence souvent par « I love your sweater/shirt/necklace », et c’est parti.
Salut Mathilde! Mais comme j’aimerai faire ça! Je me dis toujours qu’on s’en fout complètement mais c’est vrai que ça peut faire une entrée. La prochaine fois j’essaye, et je vois ce que ça fait ;)